Résumé:
En 1938, J. Dezitter signalait dans son livre Nos derniers moulins de Flandre une quarantaine de moulins en activité; actuellement, il n'en reste plus qu'un: le moulin de pierre à Terdeghem. En outre, le nombre de moulins non actifs a été réduit à une dizaine.
En Flandre, les plus anciens moulins à vent - les moulins de bois sur pivot - n'apparaissent qu'à partir de 1200. Des inscriptions comme 1001 (Oostcappel), 1114 (Houtkerque), 1127 (Hondschoote) (J. Dezitter, o.c., p. 12-13) n'ont aucune valeur, même si on les considère comme des copies d'anciennes inscriptions disparues. Il est d'ailleurs extrêmement difficile de dater un moulin: aucune autre construction n'a jamais été déplacée si souvent, reconstruite, réparée ou même pourvue de nouvelles pièces provenant parfois d'autres moulins.
Le Noordmolen à Hondschoote est situé au nord de la ville, le long de la route vers Bergues. Le dernier meunier, Eugène Vercruyce (1890-1963) a arrêté le moulin en 1959. Depuis 20 ans, le moulin ne fonctionne plus; et malgré les bons soins de mademoiselle Thérèse Vercruyce, une restauration s'impose.
Le Noordmolen est un moulin sur pivot dont le pied est entouré d'une petite construction en briques. Les deux soles reposent sur quatre dés de brique, enfourchés à leur intersection par le pivot. Sur la tête du pivot, installé en 1946, repose le maître-sommier autour duquel a été construite la cabine; l'escalier et la queue forment un contrepoids pour les ailes.
La cabine a deux étages. En bas se trouve le grenier à farine, auquel on a accès par l'escalier du dehors. On y trouve aussi les conduits de farine en bois sous les deux paires de meules qui, elles, se trouvent plus haut, à l'étage des meules. Cependant, en 1890 on a ajouté, au grenier à farine, une troisième paire de meules, activées par en bas. Dans ce même grenier à farine, on trouve en outre un aplatisseur à avoine. Dans un appentis à côté du moulin, on a aménagé un blutoir.
A l'étage des meules se trouvent le mécanisme moteur et deux paires de meules. Sur l'arbre des ailes sont montés un rouet frontal et un rouet arrière, qui commandent chacun une paire de meules. Autour du rouet frontal se trouve le frein, qui peut être serré à l'aide d'un système de leviers, plus particulièrement par un levier qui, exceptionnellement, se trouve sous la cabine.
Les rouets sur l'arbre des ailes sont pourvus d'alluchons qui commandent les lanternes fixées aux gros fers qui font tourner la meule supérieure ou courante sur la meule fixe ou gisante. Afin d'écarter ou d'approcher les meules et de moudre plus ou moins finement, on employait le mécanisme de la trempure sous les meules.
Le rouet frontal commande également le monte-sac qui permet de hisser ou de faire descendre les sacs. Le blutoir est également mis en mouvement par le rouet frontal. A l'avant du rouet frontal se trouve un rouet à alluchons qui commande la troisième paire de meules par un système d'autres rouets. Le rouet arrière commande l'aplatisseur à avoine.
Comme dans chaque autre moulin, on y trouve de nombreuses inscriptions, taillées dans le bois ou peintes, et venant essentiellement des constructeurs et des meuniers.