faisait autorité, applaudit à ces
M. Vasalis (o1909) (Photo Jan Stegeman).
débuts dans
Het Vaderland: il insistait sur le ton original, personnel de la poésie de Vasalis, et parlait d'‘une voix annonciatrice d'une génération prochaine’. Quelques années après parut le premier texte en prose de Vasalis, extraordinairement inventif, dans le recueil
Drie novellen (Trois nouvelles). La nouvelle ‘Orage’ était incluse dans le cadeau de la semaine du livre, publiée en 1940. Cette contribution fut, elle aussi, accueillie favorablement dans la presse des Pays-Bas. Le quotidien
NRC-Handelsblad fit l'éloge du ‘dessin psychologique à la plume’, saluant ‘l'économie du langage’ et la force suggestive des mots. Plus tard, dans la seule interview - ou à peu près - qu'elle accorda jamais, l'auteur devait se distancier de cette nouvelle.
La poétesse néerlandaise perça auprès du grand public à l'âge de trente et un ans. L'éditeur renommé A.A.M. Stols sortit le premier recueil de poèmes de Vasalis, Parken en woestijnen, en décembre 1940. Le tirage (300 exemplaires) fut très rapidement épuisé. Trois mois plus tard parut une seconde édition (à 500 exemplaires). Moins d'une année après la première publication, ces débuts en étaient arrivés à la dixième édition, et dix mille exemplaires avaient été écoulés. C'est pour ainsi dire un cas unique dans l'histoire de la poésie de langue néerlandaise. Ses poèmes suscitèrent des louanges unanimes pour la limpidité de leur écriture figurative et la simplicité sans affectation avec laquelle une expérience du monde, psychologiquement complexe, est livrée. Les poèmes qui composent Parken en woestijnen sont l'expression d'un combat intérieur tendant à la pureté et à la beauté. Le sujet lyrique parvient progressivement à la conscience de la manifestation de l'éternel dans l'éphémère, dans la fugacité de la vie de tous les jours. Ce paradoxe, ce jeu avec les ambivalences (comme dans le titre, l'opposition de l'ordre des ‘parcs’ au chaos des ‘déserts’) forment la structure autour de laquelle le recueil est conçu. Les poèmes de Vasalis expriment une tendresse pour l'imperfection de la vie humaine, qui jamais ne devient pathétique ou ne tourne au message. La souffrance et la perte, l'angoisse et l'adieu sont parties intégrantes de l'existence corporelle et la relativisent en même temps. Le bonheur est insaisissable et n'a pas
besoin d'être compris pour pouvoir être vécu. Comme dans le poème devenu classique, présent dans nombre d'anthologies, ‘De idioot in het bad’ (L'idiot au bain):
Attendant dans ces vertes eaux sa proche naissance,
il ne sait pas que certains fruits jamais ne mûriront;
si de la sagesse du corps il est tout imprégné,
des choses de l'esprit il peut tout ignorer.
Dans le titre du second recueil, De vogel Phoenix (1947), le ‘phénix’ symbolise le fils de Vasalis, Dicky, mort en bas âge, à qui les poèmes sont dédiés, ainsi que l'inspiration poétique. Le narrateur est conscient, parfois douloureusement,