Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1118.
| |
[pagina 350]
| |
tensGa naar voetnoot7), dont vous connoissez le colory, et puis dernierement cette belle bruneGa naar voetnoot8) qui est dans la galerie de Mon Pere, laquelle je n'ay pas acheuée; la miniature, surtout quand on commence, estant un trauail qui demande du temps et moy n'y en pouvant employer que parfois et par des intervalles. Je voudrois que vous voulussiez prendre le soing de me faire faire une peruque toute entiere fans calotte et de cette sorte de cheveux qui naturellement ont une petite friseure sans estre bouillys. Le Frere Louis en a une calotte et une peruque entiere et Monsieur Chieze pourra vous enseigner le maistre qui l'a fervy. Je vous prie de vous faire monstrer les cheveux auant qu'ils commencent a les travailler pour n'estre pas trompé. Je vous envoye icy dedans la mesure de ma teste en deux rubans dont le plus long marque le tour de ma teste, et l'autre la longueur a compter depuis ou les cheveux commencent sur le front jusques où ils finissent vers la nucque du col. maistre Francois me dit qu'ils n'ont pas à faire d'autre mesure. Il leur faut dire que j'ay le visage ny fort grand ny fort petit. Jl me semble que la perucque du Frere a cousté soixante livres. Priez s'il vous plaist mon Pere de vous donner l'argent pour cellecy sur autant moins de mon revenu de ceste année. Il y eut du desordre l'autre jour dans la Comedie Francoise. Monsieur de VerdpréGa naar voetnoot9) y menoit les deux de MaraisGa naar voetnoot10) et IdeGa naar voetnoot11), la ProvenchereGa naar voetnoot12) les deux aisnées AerssensGa naar voetnoot13). Ces deux galands prirent querelle pour les places, et vindrent de paroles aux coups. Verdpré n'avoit point d'espée, et l'autre ayant tiré la scienne, Verdpré la luy osta a ce que disent ceux qui le comptent en sa faveur, d'autres disent que les gens du duc de Lunenburg la luy ayant ostée, la luy donnerent. | |
[pagina 351]
| |
Les dames sur l'exemple tant loué des Sabines se mirent entre deux criant comme vous pouvez croire. lon envoya pour des gardes et le lendemain ils furent accordés par l'entremise de S. Excellence BorriGa naar voetnoot12). Je me suis ravisé fur l'envoy de mon petit portrait par ce que je doubte que ceste lettre icy pourroit auoir l'hasard de courir un peu auant que de vous estre rendue. C'est pourquoy j'attendray que vous ayez quelque domicile arresté, dont j'espere que nous aurons auis par le prochain ordinaire.
Pour le Frere Chrestien. |
|