Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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aant.Ga naar margenoot+L. 62), dans laquelle celui-ci lui avoit communique l'extrait d'une lettre de l'Archevêque de Cambrai au Cardinal de Granvelle. - Sur Grumbach voyez T.I. p. 62 et passim. - Le Prince approuva fort le projet du Comte de se faire nommer Capitaine-Général de la Westphalie (Lettre 63). Monsieur. J'ay receu ce soir vousGa naar voetnoot1 letres par un messagier de Monsieur le Duc de Juliers et vous remercie bien humblement de touts ces novelles que m'avés envoié. De ce païs ne vous sçaurois mander nulles, car je vous tiens assés informé de l'entreprinse de Wylhelm von Grumbach; la chose est de fort mauvaise conséquence, non pas seulement pour l'acte, car il ont amené une grande richesse tant en argent [doré], comme en vasselle d'argent et aultre bien, et comme on ast escrit à mon frère, oultre les unze cent mille florins de vaillant, mais principalement pour la grande ligue et confédération que les gentishommes ont faict entre eulx, et tellement qu'eulx s'assisteront l'un à l'aultre aveques corps et bien, tout et quantefois qu'ils en seront requis contre qui qui soit, sans excepter ni Empereur, ni Prince; ils ont esté oultre les quatre cent en persone unndt haben dise alle gemeltem Wilhelm von Grumbach einen reuterdienst gethan, uff ihren kosten unndt ohn einige bestallung. Il ast eu pour ses rittmeisters Wilhelm vom Stein, Ernst von Mandeslo, Adam Weysz, unndt Wilhelm von Hotzfeldt; la reste ont esté gentilshommes amassés de touts coustés, desquels aucuns lui aviontGa naar voetnoot2 promis un reuterdienst passé huict, six et quatre ans, et comme touts ces ritmeisters cy-dessus nommés ce sont tellement alliés ensamble, comme vous dirésGa naar voetnoot3 plus amplement à ma venue, me semble, Monsr, qu'il seroit temps de | |
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Ga naar margenoot+cercher quelque moien pour les avoir de vostre cousté, comme aisément se pourrast faire asteure à mon samblant; car, comme je voi le contenu de l'extrait que m'avés envoié, les affaires là bas sont en un pire estat qu'ilx ne furent jamais, et ne se fault jamais fier à gens de longue robe; ce qu'ilx cerchent et prétendent sçavés et entendés vous mieulx que ne vous sçaurois dire. Pourtant mon frère et moy avons pensé à quelque moien, sur votre correction et bon avis, à sçavoir, comme vous sçavés que le Kreisz de la basse Westphale ast esté assamblé asteure à ColonieGa naar voetnoot1, duquel mon frère etGa naar voetnoot2 un de quatre commis ou adjoinct aveques Monsr le Duc de Juliers, on ast résolu de prendre quelque Kriegsz-oberster, lequel serat obligé de mener une quantité de gens, tant à cheval que à pied, en temps de nécessité, de quoy on luy donnerat le traittement selon la quantité de gens qu'il serat obligé, et ont donné la charge à Monsr le Duc de nommer quelques uns, affin que le commun Kreysz puisse choisir le plus idoine; pour quoy mon dit Singneur Duc ast mis une journée à Dusseldorf pour le douzième de novembre, pour donner ordre à ces affaires qui touchent le Kraysz. Si vous trouviés donques le dit estat convenable pour moy et que vous pansiés que cecy se pourroit traicter aveques Monsr de Clèves, me le pourriés mander par le présant porteur; car ce que je treuve en cest estat, c'est tant seulement qu'on pourroit, sous ombre de cecy, avoir tousjours une bonne quantité de gens de guerre à la main, sans aulcune soupçon, y mettant vous et nous aultres quelque somme par an aveques; aultrement aimeroie mieulx demeurer sans nulle obligation, car le prouffit ne serat poinct fort | |
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Ga naar margenoot+grand, et aussi que vous sçavés que je ne désire aultre chose sinon de vous faire service tant que viverésGa naar voetnoot1. Je pense aussi que l'obligation ne serat aultrement que quant le Kreysz serat en quelque guerre, ce qui est peu souvent et de petite durée. Mon frère Jéhan est d'intention d'escrire une lettre à Monsr le Duc, si en cas que le trouvés conseillable, comme vous verrés par la copie qu'il vous envoie icy joinct, ou si vous trouvés mieulx d'en escrire vous-mesmes un petit most à Monsr le Duc, comme je vous ay faict comprendre une petite lettre aussi icyjoincte. Je remette le tout à vous Monsr, car si trouvés quelque empêchement, le pourrés mander aux Députés de mon frère Jéhan; lesquels seront sans nulle faulte pour le douxiesme de novembre à Dusseldorf. Il les fauldrat mander ouvertement s'ils doivent présenter la lettre de mon frère, de quoy avés icy la copie, et traicter quelque chose avecques Monsr le Duc de cest affaire ou point; vous pourrés adresser vostre lettre à nostre Docteur Meixner et luy mander vostre intention par la letre de Wylpourg, car il aurat la charge de se gouverner selon ce que luy manderés par le présent porteur. Je suis bien marri que le temps est si court, aultrement n'usse failli de vous aller trouver en personne. Si ce moien ne vous contente poinct, me semble, à correction, qu'il fauldrat penser à quelque aultre pour avoir deGa naar voetnoot2 gens de bien et de sorteGa naar voetnoot3 à la main, car cest extract me contente riens que ce soit. Il fault metre le tout a la bone et sauvegarde de Dieu, et quant et quant aussi poinct dormir trop longuement et estre tousjours au getGa naar voetnoot4; car, comme je voi, ils ne feront nulle conscience de vous faire les plus meschants tours qu'ils pourront. Je suis bien mari | |
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Ga naar margenoot+que n'ay peu avoir le loisir d'aller vers le jeusne Lantgrav, car je ne m'ose trop élongerGa naar voetnoot1, puisqu'il est encores à Cassel et que Ryffenberg nous a escript de nous tenir près de la maison; aultrement il emporteGa naar voetnoot2, tant pour le commun afaire comme pour celui de Lingen et aussy pour Ryttbergen. Je trouveray moien de le faire venir à my chemin, s'il est aulcunement possible, ou ne fauldrai de faire tout bon office. Mon frère et moy avons esté vers Monsr de Colonie, pensant vuider nostre différent de tout, mais la naigeGa naar voetnoot3 nous ast empêché. Il me semble que ne feriez pas mal de luy escrire aulcune fois de novelles, car il luy samble que vous n'avés pas fort grande fiance en luy, de quoy j'ai faict vousGa naar voetnoot4 excuses, aultrement il m'ast commandé de vous faire beaucoup des offres et ses recommandations. Une chose ay-je veu et ouy voluntiers, qu'il n'est point bon cardinalist; Dieu sçait aussi come j'ay mis le feu et luy ay conté toutes ses bones actes. Er hat inen über seinem disch vohr Herman einen vertzweiffelten schelmen gescholten. Ehr hat mir auch sunst über den von Mansfeldt mit weinenden augen geklaget, erbeut sich aber doch noch viel zu thuen, damit die sach möge vertragen sein, dweilich im ahngetzeigt das der von Mansfeldt uff der Hern seiten gegen den Cardinal ist. - Schwager Joseph n'est pas encores venu et ne m'escrit pas, aussy pour quoy j'attends novelles de vostre secrétaire. Si je voi que le Juif veult faire de la beste, trouverai moien de recouvrir la dite somme par aultre moien; je l'eusse faict passé quinze jours, mais je n'ay osé, devant qu'eussions finale responce du Juif, pour point faire plus grand bruict et aussi pour point emploier aultres et les abuser; aultrement, quant | |
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Ga naar margenoot+à mon frère et à moy, ne fauldrons de faire nostre extrême devoir et nous emploier jusques au bout. Je suis marri que vostre novelle ordonnance demeure derrière à vostre grand domage et intérest, à faulte de cecy. J'espère que serons une fois hors de ces misères.... Quant au Conte de Wied n'ay eu moien de l'aller trouver encores et cecy est un affaire qui ne se laisse point traicter par escrit. Touchant l'affaire de Ryttbergen ay reçu letres de Monsr de Neuenar, lequel m'escrit comment que la grand-mère luy ast mandé d'estre en dedans huict jours près de Meurs, où qu'il la irat trouver pour en faire une fin de eest affaire, comme verrés par sa lettre. Monsr de Colonie ast dernièrement pourchassé vers mon frère Jéhan de se vouloir metre au service de l'évéché de Colonie, aveques condition de point servir contre l'Empereur ny nul Prince ou Singneur duquel il tient fief, et aussi pour avoir sa conscience libre; et, comme c'est une chose d'importance, mon frère luy ast donné pour responce qu'il fault demander avis à vous, Monsieur, et à ses aultres frères, pour en user selon qu'ils luy conseilleront; pourtant m'a prié mon frère, de le vous vouloir escrire, vous suppliant que vous luy veullés mander vostre bon avis, car l'Évesque en vouldroit voluntiers avoir quelque responce. Il me samble que mon frère le pourrat bien faire sans grande obligation et principalement pour le respect de nostre debte que sommes encores redevable au chappitre ..... Quant à ma venue, ne sçai pour quant elle pourrat estre. Je m'en irai vers le jeusne Lantgrav pour dépêcher ce que sçavés; après, si je voi que l'Évesque de Trèves veult tarder aveque nostre affaire, irésGa naar voetnoot1 un tour vers vous à Breda | |
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Ga naar margenoot+ou Brusselles, car mon frère me pourrat tousjours mander en temps assés quant il aurat novelles du dit Évesque, pour dépescher en chemin l'affaire aveques mon frère de Nuenar; car Monsr le Duc de Juliers et aussi Monsr de Colonie treuvent bon et conseillable que je me eusse trouvé bientost vers luy, pour voir s'il s'est résolu de quelque chose ou point, affin qu'on puisse panser en temps et heure à aultre voie. J'en escris aussi à ma seur de Neuenar, pour sçavoir quelle est son intention; pour ce qu'elle m'avoit prié par sa dernière de point vouloir parler plus à mon frère, à cause qu'elle voit qu'ilz ne prouffite riens et qu'on faict son mari trop fâcheux et mélancolique ... De Dillenbourg, ce 1 de novembre Ao 1563. Vostre obéissant frère à vous faire très-humble service, Louis de Nassau. A Monsieur Monsieur le Prince d'Oranges à Breda. |