Vaderlandsche letteroefeningen. Jaargang 1833(1833)– [tijdschrift] Vaderlandsche Letteroefeningen– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 39] [p. 39] Extrait d'une traduction du poème des femmes de Spandaw. Chant. Les Talens. Que la Grèce ait conquis la palme du génie, Des talens, du vrai beau, qu'elle soit la patrie; Qu'elle étale aux regards de l'artiste enivré Et sa grandeur sublime et son goût épuré; Qu'elle étonne à la fois le coeur et les oreilles; Que cent peuples charmés exaltent ses merveilles; Que, sous tous les climats, la couronne d'honneur D'un sexe révéré ceigne le front vainqueur; Qu'à célébrer qu' Haufmann le Germain s'évertue; Que le Breton soit vain du nom de Montague; Que la France, avec droit, cite Dacier, Tencin, Du Deffant, Beauharnais, du Boccage, Cottin; Qu'avec orgueil le Nord parle de Catherine; Une ile, dont la gloire a marqué l'origine, Jadis par nos aïeux ravie aux flots grondans, Et plus tard par le glaive arrachée aux tyrans; Qui n'occupe qu'un point sur la carte du monde; Une ile, ma Patrie, en grands talens féconde, Se place au premier rang, attache tous les yeux, Et montre à l'univers ses titres précieux! Bataves! soyez fiers de vos femmes célèbres: Leur gloire de vos bords à chassé les ténèbres. Si leurs douces vertus méritent votre encens, Reconnaissez aussi le prix de leurs talens. (Après avoir célébré toutes les femmes illustres de son pays, l'auteur continue, et termine ainsi son troisième chant:) Ma Muse, avec transport, admire tant de gloire; Mais à qui décerner le prix de la victoire? Je ressemble à l'abeille, en un brillant jardin, Promenant sur cent fleurs son essor incertain. Mon esprit, dans ce choix, flotte, hésite, s'arrête, Et retient en ma main la palme toute prête. [pagina 40] [p. 40] Vous toutes, qui marchez au temple des Beaux-Arts, Par de nouveaux lauriers enflammez nos regards; Parcourez à l'envi cette vaste carrière: Femmes! de vos succès que la Patrie est fière! Jadis vos nobles soeurs, d'un lustre sans égal, Dotèrent à jamais un siècle sans rival. Imitez leur exemple; et nous verrons encore Renaître ces beaux jours dont l'éclat nous honore. Vous êtes notre espoir: bâtir sur les talens, C'est asseoir sur le roc d'éternels fondemens. Fortune, rang, honneurs, tout passe dans ce monde; La grandeur des Etats, comme le flux de l'onde, Et s'élève et s'abaisse; et la lime du Temps Ronge et dévore enfin les plus vieux monumens. Tout tombe et s'engloutit dans l'abîme des âges; Seul le mérite échappe à ces communs ravages, Et, des siècles éteints perçant l'obscurité, Se relève immortel pour la postérité! Le Mérite! salut, plante de la Patrie! Sur notre fol fécond brille avec modestie! Enfant né de l'orgueil, le luxe corrupteur Ne t'y revêt jamais d'un éclat imposteur. Sans faste, c'est au sein de la paix domestique, Que tu parais surtout dans ta splendeur antique. La Femme t'y cultive en silence; et son coeur À ses foyers chéris fixe le vrai bonheur. Oh! laissez-moi la peindre, heureuse ménagère, Comme fidèle épouse et comme tendre mère! Aimable Vérité, préside à mes accords; Et toi, qui m' inspiras mes plus touchans transports, Toi qui, depuis vingt ans, dans les plus douces chaînes, Partageas mes pensers, mes plaisirs et mes peines, De toutes tes vertus embellis mes tableaux, Et de vie et d'amour imprègne mes pinceaux! auguste clavareau. Vorige Volgende