Documentatieblad werkgroep Achttiende eeuw. Jaargang 1982
(1982)– [tijdschrift] Documentatieblad werkgroep Achttiende eeuw– Auteursrechtelijk beschermd
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Les ouvrages imprimés en France avec adresse Hollandaise (1728-1750)Mon intérêt pour les fausses adresses et particulièrement pour les fausses adresses hollandaises est lié aux recherches fakes en vue d'une thèse sur La fiction narrative de langue française et la librairie de 1728 à 1750.Ga naar eind1Ga naar voetnoot* Mon point de départ était alors le travail du Professeur Georges May sur Le dilemme du romanGa naar eind2: reprenant une hypothèse émise antérieurement par GreenGa naar eind3 il montrait la réalité d'une proscription des romans vers 1737. Cette proscription ne faisait aucun doute, même si aucun texte officiel n'a pu être retrouvé: ce texte à mon avis n'a jamais existé. Quoi qu'il en soit, à partir de 1737 il ne fut plus délivré aucun privilège à un roman. Ceux qui continuèrent de paraître - en fait ils furent nombreux - portaient une adresse étrangère, en général hollandaise, parfois anglaise. Je voulus savoir s'il s'agissait réellement d'impressions hollandaises ou anglaises, constituai un corpus de toutes les éditions ou émissions de romans que je pus retrouver dans les bibliothèques et m'aperçus que la plupart de ces éditions apparemment étrangères étaient en fait françaises. Mon enquête m'avait amenée à examiner des ouvrages qui n'étaient pas des romans, d'autant plus que l'hésitation est inévitable dans un certain nombre de cas (en fait j'adoptai dans l'ensemble les critères de Jones).Ga naar eind4 Il me semblait en tout cas qu'on ne pouvait limiter une enquête de ce type à un genre littéraire bien défini. Mon ambition est d'établir un corpus, non plus des romans parus entre 1728 et 1750 mais des ouvrages portant une adresse hollandaise, si possible pour la tranche 1715-1750. C'est un bilan provisoire de travail que je vous présente aujourd'hui. J'ai utilisé les mêmes méthodes que dans ma thèse: constitution d'un corpus des éditions et émissions que j'ai pu retrouver; identification des exemplaires examinés, grâce en particulier à la constitution d'une collection de photocopies des ornements typographiques. Et je me suis | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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limitée dans un premier temps aux ouvrages de petit format (in-12 et parfois in-8o) portant les dates 1728-1750. Il me fallait définir ce que j'entendais par adresses hollandaises: j'ai éliminé les ouvrages sans nom d'éditeur c'est à dire portant seulement le nom d'une ville hollandaise; j'ai éliminé également ceux portant un nom d'éditeur de toute évidence imaginaire: Marteau, Le Sincère, etc. Ils sont d'ailleurs peu nombreux. Par contre j'ai gardé les catégories suivantes, qui pouvaient faire illusion auprès d'un certain nombre de lecteurs de l'époque:
Nous aurons d'ailleurs à nous interroger sur ces ‘erreurs’. Je voudrais dès maintenant évoquer les résultats (provisoires) auxquels je suis parvenue; mon ambition était d'abord de repérer les impressions françaises qualifiées d'ordinaire de clandestines ou de contrefaçons, et c'est encore mon ambition. Je voudrais ajouter que lorsqu'on cherche à établir des distinctions entre plusieurs catégories, ou plus exactement à dessiner les contours d'une catégorie, peu à peu on se prend d'intérêt pour la ou les catégories qu'on avait voulu ‘éliminer’. Ma recherche présente sur les éditions apparemment hollandaises est liée bien entendu à une recherche des éditions ŕeellement hollandaises. Ces problèmes, comme l'a souligné le Professeur Jeroom Vercruysse, revêtent ‘immédiatement une dimension textologique si l'on veut bien se souvenir que nombre de textes du 18ème siècle ne peuvent plus être réédités que sur la base des seuls imprimés’Ga naar eind5 et il n'est pas indifférent de connaître le lieu d'impression réel d'une édition du Philosophe anglois de Prévost datée de 1744 et présentant des variantes intéressantes. Enfin on peut tenter une première approche de l'histoire de l'imprimerie hollandaise sous une forme numérique, car l'approximation des résultats et la modestie des chiffres ne permettent guère d'employer le terme de ‘statistique’. Je peux donc dire d'ores et déjà (voir annexe no 1) pour plus de 700 éditions examinées:
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Il est évident que les libraires hollandais les plus répandus sont ceux dont on retrouve le plus souvent les noms dans les fausses adresses. On pourra se demander si l'emploi de telle ou telle adresse hollandaise révèle une intention.Ga naar eind8 Dans l'ensemble, les ‘contrefacteurs’ français (je n'évoque ici que l'emploi mensonger d'une adresse hollandaise) semblent avoir été au courant des alliances commerciales (bien que la ‘Société d'Amsterdam’ soit probablement pure invention) et des décès; il faut cependant noter que le nom d'Henri ou Henry Desbordes, mort en 1722, est encore utilisé par les imprimeurs de Rouen en 1729, en 1732, en 1734 et en 1739. Le libellé de l'adresse hollandaise, dans la mesure où il est inexact, révèle évidemment des impressions non-hollandaises. Je citerai:
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La mauvaise graphie de d'Hondt au lieu de de Hondt est moins évidente (trois exemples en 1738: Célénie, Histoire du prince Adonistus, Nouveaux Contes de fées); les graphies Westein, Westeing et Wetein révèlent évidemment des impressions non hollandaises mais la graphie exacte Wetstein ne prouve pas une origine réellement hollandaise; de même la graphie Chastelain semble toujours celle des impressions étrangères alors que Châtelain ne prouve rien. Enfin Jaques Desbordes s'écrit sans c dans les éditions authentiques jusqu'en 1735 environ; après cette date l'orthographe ne semble plus probante. Cette ‘methode d'identification’ reste évidemment tres limitée, et elle ne permet pas d'aller plus loin que la distinction entre impressions authentiques et impressions suspectes. Il est vrai que je suis loin d'avoir localisé toutes les impressions que je considère comme non-hollandaises. Il est plus facile d'établir un corpus des impressions hollandaises que ceux des impressions de Paris ou d'Avignon, ou de toute autre ville française. J'ai eu surtout recours à la méthode d'identification par comparaison entre les photocopies de bois, dont j'ai peu à peu constitué une collection; or le matériel utilisé par les imprimeurs hollandais est relativement limité; il est donc en général facile de ‘repérer’ une impression hollandaise, d'autant plus que la plupart des indices d'identification relevés par SayceGa naar eind9 et rappelés récemment par J. VercruysseGa naar eind5 viennent à l'appui de mes identifications. Je ferai quelques réserves ou plutôt j'apporterai les précisions suivantes:
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Cette méthode d'identification consiste évidemment à comparer les bois d'éditions identifiées avec des bois d'éditions qu'on veut identifier. Les difficultés que j'ai rencontrées sont les suivantes:
Il est évident que l'on ne peut se fier à sa mémoire, surtout pour des séries d'ornements très voisins. Il convient aussi d'envisager des cessions de matériel toujours possibles, et dont malheureusement les preuves nous manquent dans la plupart des cas, au moins pour les imprimeurs français. Cela dit, cette recherche m'a amenée a me poser des questions sur les notions d'imprimeur et d'éditeur. Pour la France, et particulièrement pour Paris, nous connaissons les noms des libraires qui étaient en même temps imprimeurs, et nous aurions tendance à croire que si le nom du (ou d'un) libraire sur la page de titre d'une livre paru avec privilège est celui d'un imprimeur, le livre est automatiquement imprimé par lui; or il n'en est rien, comme je m'en suis aperçue. Le nom de l'imprimeur parisien est parfois indiqué à la fin du livre, et jusqu'à preuve du contraire je le considère alors comme le véritable imprimeur, et les ornements typographiques utilisés comme lui appartenant... à moins qu'il ne les ait empruntés à un collègue. Il n'est pas jusqu'au terme ‘imprimer’ qui ne soit alors utilisé abusivement. Ainsi la Gazette d'Amsterdam nous apprend le ler octobre 1737 que Pierre Gosse a imprimé le Pharsamon de Marivaux; même | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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annonce le 4 octobre suivant pour P. de Hondt et le 22 octobre pour Moetjens: il s'agit apparemment d'une publication de la Compagnie des libraires de la Haye, faite chez un seul et même imprimeur. ‘J'ai été obligé de faire imprimer Mariamne à mes dépens’, écrit Voltaire à Thiriot en août 1725; ‘j'ai fait tous les frais. Il n'en sera pas de même de l'Indiscret. Je suis las du métier d'imprimeur’Ga naar eind11 L'adresse (véritable) nous donne donc le nom de l'éditeur et non celui de l'imprimeur; en général l'imprimeur travaillait dans la même ville que l'éditeur, mais il faut prendre garde aux exceptions relativement nombreuses, comme en témoignent certaines pages de titres: ‘imprimé a Rouen’ (ou à Blois, ou à Orléans, etc.). L'habitude pour les libraires parisiens de faire imprimer en province semble remonter au 17ème siècle, et elle s'est continuée au début du dix-huitième siècle. La veuve Ribou fit imprimer à Rouen en 1729 les Oeuvres de Monsieur d'Ancourt 3e ed et en 1731 les Oeuvres de Mr Regnard; Saugrain et Hochereau firent imprimer l'édition in-12 des Moeurs des Sauvages amériquains de Lafitau (paru en 1723 in-4o); certains exemplaires ne portent d'ailleurs pas la mention ‘imprimé à Rouen’. Et c'est l'examen des ornements typographiques des Voyages de Chardin parus en 1723 chez Mazuel qui permet de déceler l'impression de Rouen. C'est également grâce a l'examen des ornements typographiques que je crois pouvoir dire que les Libraires de La Haye ainsi qu'Etienne Neaulme d'Utrecht (frère de Jean Neaulme de La Haye) ont fait imprimer tout ou une partie de leur production des années 1729-1736. Ainsi les remarques que l'on peut faire sur les impressions de La Haye pendant cette période doivent tenir compte de l'identité du matériel typographique entre les libraires de La Haye et certains libraires d'Amsterdam (la Compagnie, Catuffe, Changuion, Chatelain, Humbert, L'Honoré, Mortier, Uytwerf, Wetstein). J'indique ici des directions de recherches, en espérant que l'on y verra un jour plus clair, car il est difficule de trancher entre les différentes hypothèses qui viennent à l'esprit: associations d'imprimeurs dans une même ville, possédant en commun un même matériel? prêt de matériel ou sous-traitances? quoi qu'il en soit, en France comme en Hollande, il semble délicat de nommer un imprimeur de façon certaine; il est plus prudent de s'en tenir à la ville ou au mieux à un groupe d'imprimeurs. D'autre part, si l'adresse (véritable) ne peut nous fournir le nom de l'imprimeur, il ne faut pas oublier que la date n'est pas toujours exacte. Non seulement la date est souvent mise par anticipation à partir du mois d'octobre environ, mais elle peut être délibérément mensongère, en général antérieure à la date réelle. On trouve par exemple dans le catalogue de la bibliothèque d'Adamoli conservé à la Bibliothèque de Lyon l'indication suivante: ‘depuis 1760 jusqu'á 1765 on a vu paraître | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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un grand nombre d'exemplaires (du Don Quichotte 4o et fo publié par de Hondt) sous la même date de 1746’. Je citerai quelques exemples: l'Histoire du Chevalier des Grieux (1737) les 7ème et 8ème parties des Mémoires d'un homme de qualité (éditions de 1732 et de 1739) sont en réalité trois émissions d'une même impression du roman de Prévost parues toutes trois sous l'adresse de la Compagnie d'Amsterdam, mais en réalité imprimées à Rouen; seules les pages finales des deux parties ont été modifiées, ou plutôt on peut supposer que l'imprimeur a imprimé en même temps les pages portant ‘fin de la lère (deuxième) partie’ et celles avec ‘fin de la 7ème (8ème) partie’.Pour le reste les coquilles typographiques sont exactement les mêmes. Mais quelle est la date réelle? Il se pourrait que la contrefaçon française (provinciale?) des Considérations de Montesquieu, Jacques Desbordes M.DCC XXXIV (Bibl. Nationale 16oJ 16 et Houghton Library à Harvard) soit antidatée; l'emploi de IV au lieu de iiij dans les signatures permet de le supposer; elle ne comporte ni carton ni errata. Mais évidemment la preuve manque et cette preuve pourrait être apportée par la date du filigrane... si elle était apparente. C'est grâce au filigrane que j'ai constaté que la plupart des exemplaires conservés du Philosophe anglois. - Amsterdam, Ryckhoff, 1744 (en réalité Rouen) étaient postérieurs à 1746.Ga naar eind12 Mais le plus bel exemple que je connaisse d'édition antidatée est celui des Mémoires et avantures d'un homme de qualité... - Amsterdam et Paris MDCCLVI. (Arsenal 8o BL 22 300, 22 302 et 22 304): non seulement le sous-titre porte ‘augmentée sur quelques manuscrits trouvés après sa mort’ (Prévost est mort en 1763) mais le filigrane est de 1772... On a vu pour la triple émision de Manon Lescaut que faute de filigrane il était impossible de savoir la date d'impression véritable; j'ai trouvé a Princeton un exemplaire curieux de l'édition en 4 vol in-12 de l'ouvrage de Lafitau déjà cité: les tomes II en IV sont semblables aux exemplaires conservés ailleurs; les tomes I en III ont par contre une page de titre différente: le nom de Lafitau ne figure plus, le titre est devenu La vie et les moeurs des sauvages ameriquains comparées aux moeurs des premiers tems; l'adresse est ‘A Amsterdam chez les Freres Westein’, 1732. La vignette de la page de titre se retrouve en 1747 dans les Mémoires de Trévoux imprimés alors par Sébastien Jorry, mais Jorry n'est pas encore imprimeur en 1732: ce ‘rhabillage’ sous fausse adresse hollandaise est-il le fait d'un imprimeur auquel Jorry aurait ultérieurement racheté du matériel? ou plutôt la date de 1732 n'estelle pas suspecte? | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Il est sensiblement plus difficile de découvrir la date d'impression que le lieu d'impression... et faute de mieux je me suis résignée a des tableaux et courbes d'après des dates peut-être contestables... En tous cas, il faut bien distinguer la notion d'impression de celle d'édition, le corps de l'ouvrage de sa page de titre ou de ses pièces annexes: la présence d'un catalogue de libraire hollandais indique une vente par un libraire hollandais mais non une impression hollandaise. Les Moeurs des sauvages amériquains reste une impression rouennaise de 1723 même si Jorry (?) le remet en vente vers 1747 avec la date de 1732. L'Histoire de la ligue faite a Cambray (par Du Bos) 4ème édition publiée en 1729 a La Haye chez de Merville a probablement été imprimée en Hollande malgré la préface apparemment parisienne. Je ne sais trop quel nom donner a ces éditions couplées au jumelées parues avec une page de titre francaise et une page de titre (faussement) hollandaise; j'en ai trouvé 19 exemples entre 1728 et 1738; dans 18 cas il s'agit de romans et il est probable que la proscription des romans a interrompu le ‘système’. A Rouen (et probablement chez les Machuel) on n'hésitait pas à ‘rhabiller’ les invendus ou au contraire a réimprimer en antidatant la nouvelle impression; a Paris au contraire on sort deux éditions avec des pages de titre différentes. Nous en sommes réduits une fois de plus aux hypotheses:
Je suggèrerais volontiers que les 18 romans ont été ainsi déguisés a la suite de la Proscription des romans; il restait des stocks qu'on a voulu écouler. Mais peut-être les deux éditions paraissaient-elles en même temps, l'adresse hollandaise étant destinée à duper le lecteur sur l'intérêt possible de l'ouvrage. Une doublé émission des Considérations de Montesquieu est particulièrement interessante: on sait que la première édition fut faite en Hollande au cours de l'année 1733; elle parut en mai 1734 avec l'adresse réelle de J. Desbordes; la vente a Paris fut interdite et on y mit des cartons; le 14 juillet 1734 le censeur Lancelot signait l'approbation pour l'édition parisienne de Huart et Clousier qui porte la date de 1735; or l'édition qui porte le nom de Jacques Desbordes a Amsterdam et la date de 1735 est exactement semblable a celle de Huart, a part bien entendu la page de titre. Un acheteur au moins a été dupe, et a écrit sur son exemplaire (L'écriture et l'orthographe semblent indiquer un contemporain) ’Cette première édition en est la vraie et ia bonne, | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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les exemples trop rapprochés de nos moeurs et de la forme présente de notre gouvernement en ont fait arrêter le débit; elle est aujourd'hui rare, on en a fait une seconde édition à Paris retranchée de ce que l'auteur s'est vu obligé de supprimer et augmentée de nouvelle remarques moins hardies’ (Bibl. Nationale, D 14 410) La page de titre de l'édition ‘Desbordes’ de 1735 est ornée d'une vignette parfaitement identifiable comme parisienne. Le cas n'est pas exceptionnel. Je suis de plus en plus portée à croire que toutes les identifications même approximatives que je peux obtenir étaient au moins aussi faciles pour les contemporains. Il ne faut pas confondre ouvrages avec fausses adresses et ouvrages interdits. Et il ne faut pas oublier que les livres étaient vus par trois sortes de publics: la police, la Chambre syndicale des libraires et les lecteurs ou acheteurs. L'acheteur de l'exemplaire des Considérations ci-dessus mentionné a été dupé, il a acheté parce qu'il a cru trouver une édition non expurgée. C'était là le but du libraire. Par contre il n'est pas impossible que la vignette soit là pour rassurer la police, et les officiers de la Chambre, peut-être aussi en guise d'adresse: la vignette jouerait le rôle de‘marque de libraire’. Curieusement une certaine sphère ne se trouve que dans des impressions de Prault, et jamais dans ses publications revêtues d'un privilege.Ga naar eind13 Quant aux ouvrages imprimés, à Rouen (chez Machuel?) les vignettes de pages de titre en ont presque toujours un ‘style’ tres particulier, et personnellement je ‘reconnais’ en général une impression de Rouen dès la page de titre. Ce n'est sans doute pas un hasard si le Tanastès imprimé à Rouen en 1744 sous la fausse adresse de Van der Slooten à La Haye - roman allégorique qui met en scène le roi Louis XV - utilise des bois très rares et peut-être uniques: pourquoi ne pas supposer que les bois n'ont été utilisés qu'une fois? Ce n'est sans doute pas une simple coïncidence si ma méthode d'identification par comparaison des bois est moins efficace entre 1745 et 1750 que dans les années précédentes: tout se passé comme si l'intention de tromper se précisait. En fait les impressions des petits ateliers provinciaux sont les plus difficiles à localiser, parce que nous manquons de points de comparaisons avec des impressons officielles et que les ornements typographiques sont rares. J'ai essayé de repérer les impressions d'Avignon,Ga naar eind14 où l'adresse, bien transparente, était souvent ‘Francois Girardi à Amsterdam’. Ces éditions n'ont pas été retenues dans mon corpus des fausses adresses hollandaises. Je mentionnerai donc seulement deux éditions des Avantures du chevalier des Grieux sous l'adresse de la Compagnie (1733 et 1734), les Mémoires du duc de Villars, La Haye, Gosse, 1735 (la même année une impression rouennaise sous l'adresse de la Compag- | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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nie d'Amsterdam); en 1736 Les femmes militaires et l'Histoire du Prince Titi, en apparence chez Ryckhoff et Moetjens (à Amsterdam!); en 1748 une édition du Dictionnaire néologique sous l'adresse de M. Le Cène à Amsterdam et en 1750 une édition des Mémoires et avantures d'un homme de qualité, La Haye, Merville et Van der Kloot. Il ne s'agit donc pas de nouveautés mais de réimpressions (contrefaçons) qui sans doute ne pénétraient pas dans la capitale. Pour Lyon je citerai Histoire des rois du royaume de Pologne, La Haye, Gosse Prévôt et Compagnie, 1734 probablement contrefaçon de l'édition parue la même année chez François l'Honoré et saisie le 15 novembre à la Chambre syndicale de Paris sur Briasson qui doit la renvoyer à Chatelain;Ga naar eind15 en 1740-42 les Lettres de Thérèse La Haye, Neaulme (en fait une des deux éditions datées de 1740, et probablement la contrefaçon de la première); en 1741 une contrefaçon des 10 et llèmes parties de la Vie de Marianne, sous l'adresse de Neaulme. En 1749 deux réimpressions: Histoire des révolutions de France à La Haye chez P. Gosse et A. Moetjens et les Pensées d'Oxenstiern sous le nom de Van Duren. On remarquera les préférences des imprimeurs lyonnais pour les adresses de La Haye. Citons encore les éditions de Trévoux (en fait l'Imprimerie de Trévoux appartient à une société de libraires parisiens qui ne possèdent pas d'imprimerie à Paris): en 1734 l'Abrégé chronologique (suite de Mézeray) Amsterdam, David Mortier et Les intérêts présents des puissances de l'Europe, soi-disant chez Moetjens à La Haye; en 1737 une contrefaçon des Mémoires du maréchal de Berwick publiés la même année chez Paupie: l'adresse porte chez ‘chez P. Paupie libraires’ et l'imprimeur est obligé de supplée à l'absence de w par deux v ! en 1738 l'Histoire de la papesse Jeanne de Lenfant, chez Scheurleer à la Haye; en 1740 les Mémoires et réflexions sur... le règne de Louis XIV, chez Bernard à Amsterdam; en 1742 les Oeuvres mêlées de M. de Rémond de St. Mard nouvelle édition La Haye, Jean Neaulme; en 1743 la Description du Cap de Bonne Espérance chez Catuffe á Amsterdam; en 1745 une réimpression de l'Histoire de Marguerite de Valois sous le nom de P. Mortier à Amsterdam; en 1746 les Mémoires de Melle de Montpensier sous l'adresse de Wetstein et Smith et en 1748 une Vie de Mahomet de Gagnier sous la même adresse: on aura remarqué la préférence accordée aux ouvrages historiques et aux réimpressions de la production hollandaise. La liste des impressions rouennaises sous adresse hollandaise serait trop longue: environ 90 pour la période considérée mais la tradition est certainement ancienne: ainsi l'Histoire des Sevarambes parait en 1715 sous l'adresse de Pierre Mortier et les Anecdotes du Ministère du cardinal de Richelieu en 1717 sous celle de la Compagnie d'Amsterdam. Les | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Voyages de Jean Struys en Moscovie paraissent en 1718 à Rouen sous la fausse adresse de la Compagnie d'Amsterdam et l'année suivante ‘A Rouen chez Robert Machuel le jeune rue des Corroyeurs, M.DCC.XIX avec approbation’: il s'agit sans doute d'un ‘rhabillage’ de l'édition de 1718 avec une nouvelle page de titre et le feuillet d'approbation et privilège: l'approbation est du 1er mars 1715; le privilège a été accordé le 8 mai 1715 à Pierre Ribou pour différents ouvrages, parmi lesquels les Voyages de Pietro della Valle et les Voyages de Jean Struys; ce feuillet indique également que Ribou a cédé le 7 octobre 1718 le privilège de ces deux Voyages au sieur Machuel, imprimeur et libraire à Rouen. On comprend que Machuel a attendu eet accord pour publier les Voyages de Jean Struys sous son nom après les avoir publiés sous une fausse adresse; mais pourquoi l'édition de 1720 paraît-elle à nouveau sous l'adresse de la Compagnie d'Amsterdam? Par contre en 1724 il paraît une nouvelle édition dont la composition est différente: l'adresse est cette fois celle de Robert Machuel. On sait que les imprimeurs de Rouen étaient spécialisés dans la publication de relations de voyages.Ga naar eind16 Il semble qu'après 1725 ils aient surtout publié (et toujours sous fausse adresse) des oeuvres romanesques et des mémoires, authentiques ou apocryphes. Citons les Mémoires de la Régence (en 1729 sous l'adresse de Z. Chatelain, en 1730 et 1736 sous celle de Van Duren à La Haye), les Mémoires du duc de Villars (Amsterdam, Compagnie, 1735) les Mémoires du maréchal de Berwick (Amsterdam, Compagnie, 1739 et 1741) les Mémoires de Duguay-Trouin (Amsterdam, Mortier, 1741), les Avantures de Télémaque, les romans de le Sage et Prévost, les oeuvres de Voltaire... La situation de l'imprimerie rouennaise était particulièrement favorable:
Les libraires hollandais eux aussi se méfiaient des imprimeurs de Rouen comme on le voit dans la correspondance de P. Marchand et savaient que des livres qui passaient entre les mains d'imprimeurs comme les Machuel risquaient d'inonder le marché français avant même que leurs propres éditions ne parviennent à Paris. Ainsi les imprimeurs de Rouen détenaient un important marché de la contrefaçon, aussi bien des livres hollandais que des livres parisiens. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Certes ils n'en avaient pas l'exclusivité, mais il est rare qu'un livre a succès n'ait pas été réimprimé a Rouen. J'ai cité pour Avignon les Mémoires d'un homme du qualité (Manon Lescaut) et les Mémoires du duc de Villars, pour Lyon les Pensées d'Oxenstiern, pour Trévoux les Mémoires du maréchal de Berwick: on retrouve tous ces titres à Rouen. Le registre des permissions tacites de la Chambre syndicale de Paris est particulièrement interessant. A l'origine il s'agissait de permissions tacites de débit d'ouvrages imprimés en Hollande. Pendant les années 1728-1730, 21 demandes de permissions tacites furent déposéesGa naar eind17: 14 furent refusées et il ne semble pas que les livres aient été diffusés en France et réimprimés (affirmation toute provisoire...) La situation semble changer à partir de 1731, les demandes (officielles) se raréfient et les livres sont réimprimés en France, avec ou sans permission. Parmi eux: Histoire de la mère et du fils, imprimée à Amsterdam chez Le Cène en 1730; la demande de permission de tacite est refusée le 10 septembre 1730 (no. 146); il existe une contrefaçon provinciale avec l'adresse de Le Cène et la date de 1731. Introduction à l'histoire de l'univers de Pufendorf, paruechez Chatelain en 1732; une permission tacite est accordée pour impression à la Compagnie (en fait parisienne) de Trévoux (no 898); il en existe au moins deux contrefaçons: Chastelain 1736 (= Paris) et Chatelain 1738 Mémoires du duc de Villars publiés par Gosse en 1734 et réimprimés par le même en 1736: la permission tacite est refusée (no 973, en 1735); ils sont réimprimés deux fois en 1735: à Rouen sous l'adresse de la Compagnie d'Amsterdam et à Avignon sous l'adresse de Gosse Mémoires du maréchal de Berwick publiés par Paupie en 1737; une permission tacite de débit est accordée; ces Mémoires sont réimprimés deux fois en 1737 sous l'adresse de Paupie, dont une fois à Trévoux; et deux fois a Rouen sous l'adresse de la Compagnie d'Amsterdam (1739 et 1741) L'Histoire des révolutions de France de La Hode, publiée en 1738 à La Haye par Gosse et Moetjens, reçoit un permis de débiter ‘à des personnes connues’ (no 1061); j'en ai trouvé deux éditions lyonnaises sous l'adresse de Gosse et Moetjens et les dates de 1738 et 1749 Mémoires de Dugué Trouin parus chez P. Mortier en 1730; il y a permis d'imprimer vers 1740 (no 1092) On trouve une impression de Rouen (Mortier 1741) et trois autres impressions non localisées avec l'adresse de Mortier et les dates de 1732, 1734 et 1740. Enfin les Pensées de M. le comte d'Oxenstiern parues à La Haye chez Van Duren en 1742 sont présentées par Robert Machuel imprimeur à Rouen (no 1201); la permission est refusée mais on trouve deux émissins (1744 en 1746) d'une impression rouennaise avec l'adresse de Van | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Duren et une impression lyonnaise, toujours avec l'adresse de Van Duren, et la date de 1749. Il serait nécessaire d'étudier attentivement ce problème des contrefaçons françaises des livres hollandais; elles se distinguent des contrefaçons des livres parisiens sur deux points:
Les registres de saisies ne révèlent pas l'existence de ces contrefaçons de livres hollandais. On saisit des livres parce qu'ils sont des contrefaçons de livres français revêtus de privileges ou bien on renvoie en Hollande des livres de privilèges ou bien on renvoie en Hollande des livres entrés en France sans autorisation. Une quatrième categorie va au pilon, mais il ne s'agit pas de cette sorte de livres. Le registre de demandes de permissions tacites était fait a l'origine pour des livres d'impression étrangères qu'on voulait débiter et éventuellement réimprimer; on y trouve cependant, en particulier en 1731, des demandes pour des nouveautés: la Suite des Mémoires et avantures d'une homme de qualité (no 896); l'Histoire de Mme de Muci (no 891) dont les auteurs du Nouvelliste du Parnasse disent: ‘on a débité à Paris il y a quelque temps...’Ga naar eind18 les Mémoires de feu M. Omer Talon, avocat général (no 901) ‘présentés par Osmont pour impression approuvé depuis retiré’. Ces trois ouvrages parurent sous les adresses de la Compagnie d'Amsterdam (Suite des Mémoires...) d'Amsterdam, sans nom d'éditeur (Histoire de Mme de Muci) de Gosse et Neaulme à La Haye (Mémoires de Talon, en 1732) Tous trois sont imprimés à Paris, et les deux derniers n'eurent apparemment pas de contrefaçons, malgré le succès des Mémoires de l'avocat janséniste. En août 1731, Chauvelin de Beauséjour, cousin du Garde des Sceaux Chauvelin, quitte la direction de la Librairie pour l'intendance d'Amiens. Il se pourrait que son libéralisme, surtout en matière de permissions tacites, n'ait pas été étranger à son départ. Lorsqu'en 1737 le Chancelier d'Aguesseau interdira les romans, toutes les demandes de permissions tacites pour des romans seront refusées comme toutes les demandes de privilèges, mais tout se passé comme si la plupart des romans (imprimés à Paris avec adresse hollandaise) bénéficiaient d'une permission tacite: il y avait certainement d'autres permissions tacites, orales ou sur feuilles volantes, que celles consignées sur le registre officiel qui nous est parvenu. Je ne m'étendrai pas sur ce problème aujourd'hui. Les imprimeurs de Paris et parfois ceux de Rouen sont les seuls im- | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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primeurs français qui publient des oeuvres originales sous adresse hollandaise, avec ou sans permission tacite: les noms de Ferrand et de Machuel, imprimeurs de Rouen, figurent dans le registre de permissions tacites, sans parler des permissions tacites locales. Rouen était d'ailleurs suffisamment proche de Paris pour qu'un auteur comme Voltaire ou Prévost puisse éventuellement surveiller une impression. Le fait est connu pour Voltaire, il n'est pas improbable pour Prévost en ce qui concerne certaines éditions de Manon Lescaut et du Cleveland: tout au moins a-t-il pu faire parvenir des textes corrigés par lui. Il faut bien conclure, au moins à titre provisoire, et répondre à ces questions: pourquoi des adresses hollandaises? et qui voulait-on tromper? Les adresses hollandaises peuvent avoir été utilisées pour des oeuvres originales ou pour des réimpressions (ou émissions différentes). Une oeuvres originale avec adresse hollandaise est une oeuvre qui n'a pas eu de privilège, qu'il ait été ou non demandé. Souvent il y a eu permission tacite, dans ce cas on ne veut tromper personne, et si le public est trompé c'est un peu par hasard. S'il n'y a pas eu permission tacite, il est important de ne pas donner d'indices permettant de découvrir l'imprimeur Une réimpression d'édition déjà parue en Hollande n'a rien à craindre des libraires français; ni des autorités s'il y a eu permission tacite. Très souvent le contrefacteur provincial garde la même adresse, et a intérêt à duper le lecteur qui craint toujours une édition tronquée comme le furent l'édition française de l'Histoire d'Angleterre de Rapin Thoyras et l'édition rouennaise du Philosophe anglois (en fait intermédiaire entre l'édition hollandaise et l'édition parisienne) Les réimpressions provinciales sous adresse hollandaise des ouvrages parisiens privilégiés ont tout à craindre des Officiers de la Chambre syndicale. Elles bénéficiaient sans doute de protections locales (Pontcarré à Rouen) et de réseaux commerciaux qui leur permettaient d'éviter le contrôle de ces Officiers. Les couvents pouvaient servir de relais à ces réseaux. Enfin les libraires parisiens avaient parfois intérêt à produire deux émissions différentes d'un même ouvrage: il s'agit de tromper le lecteur en lui faisant croire qu'il achète une édition hollandaise non expurgée. C'est le cas des Considérations. Cet essai de systématisation ne peut être tout à fait satisfaisant, car dans ce domaine il y a presqu'autant d'exceptions que de cas relevant des régles qu'on a essayé de définir...
Françoise Weil | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Annexe no 1Nombre d'ouvrages avec adresses hollandaises (Bilan au 1er septembre 1981)
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Annex no 2Les ouvrages avec adresse hollandaise 1728-1750 |
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